Interview de Pascal Lespinasse, habitant du 18e arrondissement

Pascal Lespinasse habite depuis plusieurs années dans le quartier Barbès (18e arrondissement de Paris). Il y travaille. Il est un sympathisant du Parti Socialiste.
Riposte Laïque : Depuis plusieurs années, des musulmans prient, tous les vendredis, à deux endroits différents du 18e arrondissement, en pleine rue. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs quand ce phénomène a commencé, et où en est la situation aujourd’hui ?
Pascal Lespinasse :
Cela a commencé il y a plus de 10 ans. Au début, les musulmans étaient peu nombreux, et ces rassemblements auraient pu être empêchés facilement, mais, comme tout ce qui se passe dans le quartier, on a laissé pourrir la situation. Maintenant, chaque vendredi, pendant deux heures, une partie de la rue Myrha et de la rue Léon, d’une part, ainsi que la rue Polonceau, la rue des Poissonniers et une partie du Boulevard Barbès, d’autre part, sont utilisées pour leur prière par les musulmans, qui sont de plus en plus nombreux au fil des années.
Riposte Laïque : Comment les musulmans font-ils pour prier en pleine rue, sur la chaussée, alors que celle-ci est réservée aux véhicules ?
Pascal Lespinasse :
Ils mettent des barrières, environ une heure avant le début de la prière, vers 13 heures, pour fermer les rues à la circulation, contraignant en plus les travaux de construction qui ont lieu dans ces rues et les rues avoisinantes à s’arrêter jusqu’à la fin de leur prière.
Riposte Laïque : Selon vous, aujourd’hui, combien de musulmans prient dans la rue, dans chacun de ces deux endroits, chaque vendredi ?
Pascal Lespinasse :
Environ 500 à 600 dans la rue Myrha et la rue Léon ; et environ 600 à 700 dans la rue Polonceau, la rue des Poissonniers et le boulevard Barbès.
Riposte Laïque : Comment sont habillés ces musulmans qui prient dans les rues du quartier ?
Pascal Lespinasse :
Chez les femmes, qui prient à l’intérieur des mosquées, cela va du foulard à la burka, pour certaines on ne voit pas une seule partie de leur peau. Les hommes, eux, sont en djellaba noire ou grise ou blanc sale avec des pantalons trop courts, des barbes qui leurs cachent le visage, des écharpes ou des keffiehs sur la tête, et ils prient souvent sur les cartons que leur fournissent les sandwicheries autour.
Riposte Laïque : Comment les habitants du quartier réagissent-ils face à cette situation ?

Pascal Lespinasse :
Les avis sont partagés. Les nouveaux arrivants trouvent ce spectacle exotique. Les bons paroissiens socialistes plaignent les musulmans de ne pas avoir assez de place pour prier, mais ne leurs prêteraient pas leur église. Enfin, il y a ceux qui habitent dans l’une de ces rues utilisées pour la prière, et qui ne peuvent ni rentrer ni sortir de chez eux pendant deux heures chaque vendredi – alors, ils s’organisent, contraints et forcés.
Riposte Laïque : Vous voulez dire que les musulmans empêchent tout passage de piétons dans ces rues pendant leur prière ?
Pascal Lespinasse :
Oui.
Riposte Laïque : Avez-vous été témoin d’actes d’intimidation, commis par des musulmans, contre des passants ? Si oui, en quelles circonstances, contre qui, et pour quelles raisons ?
Pascal Lespinasse :
Quand des femmes non voilées – les voilées ne l’osent pas – essaient de passer dans ces rues pendant la prière, elles se font repousser un peu brutalement. Dernièrement, une amie me rappelait qu’elle avait été bousculée au point d’être presque renversée alors qu’elle essayait de rentrer chez elle, rue Affre.
(Note : la rue Affre donne sur la partie de la rue Myrha qui est utilisée par les musulmans pour leurs prières)
Riposte Laïque : Personne ne proteste en voyant des femmes se faire physiquement malmener alors qu’elles veulent juste passer dans ces rues ?
Pascal Lespinasse :
Pas ceux qui prient, en tout cas, car c’est contraire au Coran qu’une femme soit présente à ce moment-là, et de toute façon, comme ils sont en très forte majorité, comment voulez-vous protester ? C’est le pot de terre contre le pot de fer…
Riposte Laïque : Avez-vous fait personnellement des démarches auprès de la mairie ou de la Préfecture de police, pour leur signaler ce problème ? Ou des personnes que vous connaissez ont-elles fait de telles démarches ?
Pascal Lespinasse :
Oui, des démarches ont été faites, et la réponse a toujours été la même d’où qu’elle vienne, la peur des émeutes si on interdit la prière dans ces rues.
Riposte Laïque : Vous dites que les autorités ont peur qu’il y ait des émeutes. Y a-t-il une augmentation de l’insécurité dans le quartier à cause de ces rassemblements de musulmans dans les rues ?
Pascal Lespinasse :
Il n’y a pas d’augmentation de l’insécurité, elle est présente depuis au moins 5 ans. Certains qui viennent prier ne sont pas des enfants de chœur, bien que ce soient parfois des enfants de 14, 15, 16 ans, et ils se renouvellent régulièrement.
Riposte Laïque : Vous dites que certains des musulmans qui prient dans ces rues ne sont pas des enfants de chœur. Pouvez-vous préciser ?
Pascal Lespinasse :
Les dealers et les voyous déscolarisés du quartier viennent prier, avant de retourner à leur business, une fois la prière achevée. De plus, de nombreux drogués viennent se poster en retrait de ceux qui prient, et attendent la fin de la prière pour que le trafic recommence.
Riposte Laïque : Souhaitez-vous qu’on construise au plus vite une nouvelle mosquée, pour mettre fin à la situation actuelle ?
Pascal Lespinasse :
A priori, si cela peut résoudre cette occupation illicite de la rue, oui. Dans le principe, étant profondément laïc et républicain, non, d’autant plus que je ne crois pas que cela résoudra le problème. En effet, bon nombre de ceux qui prient dans la rue le font pour montrer qu’ils appartiennent à une communauté : si on ne les voit plus prier en public, cela n’a plus d’intérêt pour eux. En plus, ces gens n’ont aucune connaissance de l’islam ni du Coran, le prêche est fait en arabe, alors que bon nombre d’entre eux sont nés en France et ne connaissent pas du tout cette langue.
Riposte Laïque : Vous dites que le prêche est en arabe. Mais comment pouvez-vous le savoir ? Ce prêche n’est-il pas fait à l’intérieur de chacune de ces deux mosquées ?
Pascal Lespinasse :
Il y a des haut-parleurs qu’on entend de différents endroits suivant le vent.
Riposte Laïque : Vous voulez dire que les responsables des deux mosquées placent, en-dehors de leur mosquée, des haut-parleurs qui diffusent la prière dans la rue ?
Pascal Lespinasse :
Les haut-parleurs sont placés dans la rue, devant l’entrée de la mosquée, tournés vers l’extérieur.
Riposte Laïque : Depuis que vous y habitez, comment décririez-vous l’évolution de ce quartier ?
Pascal Lespinasse :
Le recrutement islamique est de plus en plus important, les écoles coraniques, nombreuses dans le quartier, font du bourrage de crâne, et, depuis qu’il est question d’une loi interdisant le tchador, on voit de plus en plus de femmes et de jeunes filles avec un voile sur la tête. Un stand vendant de tels foulards islamiques est même apparu sur le marché Barbès.
Riposte Laïque : Les écoles coraniques dont vous parlez sont-elles officielles ou clandestines ? Combien y en a-t-il dans le quartier ?
Pascal Lespinasse :
Il y en a environ une dizaine, qui ont un statut d’associations, et qui sont donc reconnues officiellement par les autorités.
Riposte Laïque : Comment se fait-il que vous connaissiez l’existence de ces écoles coraniques, alors que vous n’êtes pas musulman ?
Pascal Lespinasse :
Elles ne se cachent pas, c’est marqué sur leur porte.
Riposte Laïque : Qui fréquente ces écoles coraniques ?
Pascal Lespinasse :
Les enfants du quartier et des environs, le mercredi et le dimanche. J’en vois souvent le mercredi après-midi et le dimanche matin, comme le catéchisme, mais cela se remarque plus, car les filles portent un foulard, et les garçons, des djellabas.
Riposte Laïque : Savez-vous si, en plus des deux mosquées, il y a des salles de prière clandestines dans le quartier ?
Pascal Lespinasse :
Il y en une rue Affre, mais je ne sais pas si on peut dire qu’elle est clandestine puisque tout le monde la connaît.
Riposte Laïque : Vous parlez de recrutement islamique. Comment celui-ci a-t-il lieu ? Avez-vous vu des musulmans faisant du prosélytisme ?
Pascal Lespinasse :
Pendant le ramadan, les barbus sont très présents dans le quartier, et offrent de la shorba.
(Note : soupe aux légumes agrémentée de boulettes de viande, plat algérien)
Riposte Laïque : Quelles sont les conséquences, dans votre vie, de cette évolution ?
Pascal Lespinasse :
C’est oppressant, on a l’impression d’être considéré comme un étranger. Par exemple, pendant le ramadan, on n’ose plus manger dans la rue de peur de se faire regarder de travers.
Riposte Laïque : Avez-vous été victime ou témoin de critiques, ou d’actes d’intimidation, parce que vous mangiez ou buviez dans la rue pendant la période du ramadan ? Ou certaines de vos connaissances habitant le quartier en ont-elles été victimes ou témoins ?
Pascal Lespinasse :
Il m’est arrivé qu’on me regarde d’un sale œil parce que je mangeais un croissant dans la rue, mais cela arrive plus fréquemment aux personnes de type maghrébin ou noir. J’en connais qui ont eu droit à des menaces, surtout des femmes. J’ai un ami dont le fils s’est fait réprimander par des musulmans parce qu’il passait dans la rue en fumant une cigarette au moment de la prière.
Riposte Laïque : Quelle est l’incidence, pour les commerces du quartier, de ces rues bloquées chaque vendredi pendant deux heures ?
Pascal Lespinasse :
Les islamistes voudraient que tous les commerces de ces rues ferment pendant leurs prières. Certains commerçants le font, d’autres résistent malgré les violences verbales dont ils sont alors l’objet de la part des islamistes.
Riposte Laïque : Merci pour votre témoignage, et bon courage, car vous en avez bien besoin !
Propos recueillis par Maxime Lépante

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