Qu'attend Sarkozy pour virer Alliot-Marie pour incompétence ?

On se souvient des propos du président de la République, lors de sa dernière intervention télévisée, face aux journalistes David Pujadas et Laurence Ferrari. Interrogé sur les raisons de la mutation-sanction du préfet de la Manche (1), il avait expliqué que, désormais, dans la fonction publique, et aux plus hauts postes de responsabilités, toute erreur serait suivie d’une sanction.
On est donc, si on écoute le président de la République, dans une logique « objectifs-résultats », et quand ces derniers ne sont pas au rendez-vous, c’est la porte. Le malheureux préfet de la Manche (qui ne devrait pas pointer au chômage, malgré tout), faute d’avoir su contenir les manifestants, qui ont fait trop de bruit pour les oreilles présidentielles, a pris, dans cette logique, un carton rouge direct !
C’est sans doute dans cet esprit qu’il avait été annoncé, à grand renfort de publicité, que les ministres seraient notés, par un cabinet privé, pour leurs résultats.
Je propose de me substituer à ce cabinet, le temps de cet article, pour m’occuper du cas de Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, chargée des cultes.
Parmi les raisons qui expliquent la large victoire de 2007 de Nicolas Sarkozy, sa compréhension, contrairement à la majorité de la gauche, de la demande des Français d’une prise en compte des phénomènes d’insécurité, a été déterminante, ce que reconnaissait d’ailleurs Julien Dray dans son livre « Règlements de comptes ».
On pouvait donc penser que, nommée ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie allait tout faire pour faire appliquer les belles paroles du président de la République, et débarrasser les classes populaires des « racailles », pour reprendre le mot de Nicolas Sarkozy, qui leur pourrissent la vie.

Pourtant, lors de l’émission de Jean-Jacques Bourdin, « les auditeurs ont la parole », la ministre aura des propos stupéfiants. Le 4 novembre 2008, un policier révélait ce que tout le monde savait : la police ne peut pas aller dans tous les quartiers, et elle a des consignes de ne pas poursuivre les délinquants en scooter ou en quad (2). Interrogée deux jours plus tard, la ministre confirmera les propos du policier, à la stupéfaction, mais aussi à la colère de nombreux auditeurs et policiers, disant que ceux-ci ne sont pas des cow-boys, qu’il faut protéger la vie des citoyens, et donc ne pas faire de poursuites. Traduction : la police de Sarkozy et d’Alliot-Marie ne doit plus courir après les voleurs !
Il faut vraiment que la gauche fasse des complexes pathologiques sur la sécurité des citoyens pour ne pas avoir relevé de tels propos, et avoir réagi avec la vigueur nécessaire, face à de tels propos. Imaginons un Daniel Vaillant, en 2001, dire la même chose, on aurait eu droit, de la part de la droite, à l’artillerie lourde, interpellation au Parlement, demande de démission du ministre, etc.
Récemment, aux Mureaux, vingt-et-un policiers ont été blessés, dont certains par des tirs de carabine à plomb, suite à une embuscade montée par des « jeunes ». Alors que le journaliste du Figaro, Eric Zemmour, conscient de la gravité de l’escalade, se posait simplement la question : « A quand le premier mort », la ministre de l’Intérieur se distinguait à nouveau. “Il peut y avoir un désespoir tel chez certains qu’il conduise à des actes violents”.
Alors que les citoyens en ont plus que marre que les nouveaux barbares, de plus en plus jeunes, leur pourrissent la vie, leur brûlent leur voiture, fassent régner un ordre mafieux dans les cités, empêchent l’école de la République de faire son travail, et qu’un film comme « le jour de la jupe » met à nu le discours compassionnel du politiquement correct, une ministre de l’Intérieur de droite, nommé par un président élu pour faire respecter l’ordre, nous fait du Mamère ou du Cohn-Bendit, comme le dit fort justement Christine Tasin (3) !
Cette femme est également chargée des cultes, dans un gouvernement encore régi par les lois de la République, notamment la constitution de 1958 et la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905.
Pourtant, lors du dernier ramadan, elle tiendra ces propos : « L’Islam est l’une des grandes religions de notre pays, qui est respectable et qui est respecté. » (4) Elle ira rompre le jeûne avec des musulmans (elle ne sera pas la seule) pour le plus grand plaisir de Boubakeur. Pas sectaire, elle tiendra, peu après, le même genre de propos lors d’une cérémonie religieuse juive !

On ne savait pas qu’une ministre de l’Intérieur d’un pays laïque comme la France devait donner des appréciations sur les religions, nous en étions restés à l’article 2 de la loi de 1905 : « L’Etat ne reconnaît… aucun culte ». Donc, on ne voit pas au nom de quoi elle se permet de dire du bien d’une religion, quelle qu’elle soit.
Mais, sentant qu’avec Nicolas Sarkozy et sa laïcité positive, tout était possible, elle se permettra, recevant une délégation du congrès rabbinique européen d’aller encore plus loin : “Je suis convaincue qu’une simple posture de neutralité passive ne peut suffire, ma conviction en matière de liberté religieuse c’est qu’il faut un engagement positif de l’Etat et de ses institutions pour garantir concrètement cet exercice” (5).
Pour cette catholique convaincue, la messe est dite. Alors que les islamistes utilisent Durban 2 pour en finir avec la libre critique de l’islam, et réintroduire le délit de blasphème, Alliot-Marie dit aux Eglises que l’Etat ne sera plus désormais passivement neutre, mais aura un « engagement positif ». Traduction : la loi de 1905 n’a plus lieu d’être.
Conclusion : l’élève ministre Alliot-Marie est incapable de protéger les citoyens face à la violence des jeunes barbares des cités.
Elle est incapable de donner les moyens à sa police de faire son travail. Elle les laisse se faire canarder comme du gibier par des jeunes, dont elle plaint la détresse ! Une telle ministre de l’Intérieur est une aubaine pour les voleurs et autres trafiquants, qui ont compris, en l’écoutant, qu’il ne faut surtout pas obtempérer face à la police, mais s’enfuir, cela est plus payant.
En outre, elle est incapable de faire respecter les principes laïques de notre République. Pire, par ses propos et ses actes, elle les viole gravement.
Rappelons que quand un modeste salarié fait une faute professionnelle, dans le monde du travail, il ne touche pas d’indemnité.
Si Nicolas Sarkozy faisait autre chose que des effets d’annonce, il y a longtemps qu’il aurait viré cette incapable, car la gravité de ses propos constituent une faute professionnelle.

Je propose donc qu’elle soit licenciée, sans indemnité et sans préavis, pour fautes professionnelles et incompétence.
Jeanne Bourdillon
(1) http://www.lepost.fr/article/2009/01/28/1403648_nicolas-sarkozy-mute-le-prefet-de-la-manche-si-mois-apres-l-avoir-nomme.html
(2) http://www.youtube.com/watch ?v=NcPRmEvxWoA
http://www.ripostelaique.com/Alliot-Marie-avoue-que-la-police-a.html
(3) http://christinetasin.over-blog.fr/article-29303821.html
(4) http://www.ripostelaique.com/MAM-et-la-police-de-la-pensee.html
(5) http://christinetasin.over-blog.fr/article-28889751.html

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