Les laïques et les féministes auraient dû demander la démission de Fillon

Monsieur Fillon est censé être le premier ministre de la France, le représentant d’une République qui a conquis la laïcité par la force des combats les plus progressistes, ceux portés par l’esprit des Lumières, ceux portés par une histoire dont nous sommes fières parce qu’elle a permis les conquêtes sociales et féministes les plus avancées. Mais Monsieur Fillon, censé transmettre les valeurs républicaines à l’ensemble des citoyens de son pays, est devenu le 28 juin 2010, le jour où il a inauguré la mosquée d’Argenteuil, le premier dhimmi de la France.
On a vu dans la presse cette image affligeante : un François Fillon tout sourire, s’apprêtant à couper le ruban tricolore sous le regard enjoué des barbus, et à ses côtés, une enfant vêtue de blanc, déjà soumise, déjà enfermée sous le voile. Cette image insupportable m’indigne et me révolte. Que vient faire cette petite fille voilée en premier plan de la photo ? Elle est là comme pour faire passer un double message. Elle est là pour dire aux citoyens de ce pays : « vous voyez, en France, non seulement l’Etat finance nos mosquées, mais le premier ministre les inaugure. Vous voyez, en France, vous pouvez faire votre loi contre la burqa, mais le voile islamique ne sera pas interdit et il est aussi permis de voiler les petites filles ». Et Monsieur Fillon laisse faire. Et Monsieur Fillon laisse dire. Une loi contre le voile intégral vaut bien quelques compromissions : un petit discours bien enrobé de mielleuses paroles, un coup de ciseau dans un ruban tricolore et une petite fille avec le foulard islamique, rien de grave…

On ne devient pas le premier dhimmi de France sans trahir les fondements de notre République, sans trahir les valeurs qui font l’identité de notre pays. Et il y a bien trahison quand un premier ministre se permet de piétiner le principe de laïcité en inaugurant une mosquée. Il y a bien trahison lorsque ce même premier ministre accepte, lors de la cérémonie, la présence, à ses côtés, de cette petite fille portant le voile islamique. Quelle honte pour la France, quelle injure pour les femmes, et quel mépris pour notre République ! Que fait ce représentant de l’Etat avec cette fillette qui porte sur elle le symbole de la soumission des femmes musulmanes ? Que fait un premier ministre aux côté de cette enfant déguisée en adulte et qui arbore avec son voile les signe ostensibles de la discrimination sexiste, le symbole d’une mort possible pour celles qui refusent de le porter ?
A voir le sourire béat de Monsieur Fillon, tout baigne, en effet. Mais est-il au courant, ce Monsieur, de ce qui se passe en Iran ou en Afghanistan ? A-t-il oublié le sort des femmes algériennes qui, dans les années noires, refusaient de porter le voile que leur imposaient les fous d’Allah? Ignore t-il le nombre de jeunes musulmanes qui, aujourd’hui, en France, sont obligées de porter le foulard islamique sous la pression de leur entourage et combien de ces jeunes filles sont également mariées de force ? Monsieur Fillon considère sans doute que le vêtement porté par cette fillette n’est rien d’autre qu’un accoutrement de circonstance. Quelle ignorance et quel mépris pour les femmes ! Comment ne pas s’indigner, quand il y a, de par le monde, tant de souffrances à cause de ce voile là ? Si Monsieur Fillon était un premier ministre respectable et courageux, il aurait pu agir comme le faisait Bourguiba en son temps, lorsqu’il encourageait les Tunisiennes à se dévoiler. Si Monsieur Fillon était digne de son poste et s’il défendait réellement les valeurs humanistes qui ne tolèrent aucune discrimination, il aurait demandé que cette petite fille enlève ce voile symbole de la soumission des femmes aux hommes.
Mais que font les féministes de ce pays ? Que font les associations qui sont généralement si promptes à défendre la cause des femmes ? Que font les organisations de défense des droits de l’enfant ? Rien, silence radio. Pas un communiqué, pas une réaction de protestation. Rien qui puisse laisser penser que nous sommes dans un pays où les femmes luttent encore pour défendre leurs acquis, et pour obtenir toujours plus d’égalité entre les hommes et les femmes. Ces militantes féministes sont en première ligne pour combattre les violences contre les femmes mais elles refusent de voir que l’Islam est un réel danger, non seulement pour les musulmanes, mais pour toutes les femmes du monde. Nous sommes dans un pays où il existe des lois strictes pour protéger et défendre les enfants mais où une fillette peut porter le foulard islamique sous le regard complice d’un haut responsable de l’Etat.
Alors, oui, j’accuse les organisations féministes, celles qui se disent de gauche, celles que l’on retrouve au sein de ce grand bazar qu’est le Collectif National des Droits des Femmes, d’être des incapables et de se faire les complices de la barbarie perpétuée par une religion qui hait les femmes au point de les enfermer, dès leur plus tendre enfance et à vie, dans des prisons de tissus. Ces féministes là affirment ne pas supporter la vue des burqas, elles disent avoir horreur du voile intégral, mais, telles Caroline Fourest, elles sont contre une loi pour l’interdire. Elles ne supportent pas l’idée que des petites filles puissent être voilées, mais ne disent pas un mot lorsque notre premier ministre pose aux côtés d’une fillette enfoulardée. On aurait aimer voir Fadela Amara réagir, mais sans doute pour elle un apéro pinard est plus grave qu’une fillette voilée devant son Premier ministre. On aurait aimé entendre Sihem Habchi, si courageuse en d’autres circonstances, s’indigner. On aurait applaudi Elisabeth Badinter si elle avait osé pointer du doigt cette ignominie. On aurait dû entendre qu’un seul mot de la part des militantes féministes : « Démission » !
Mais, rien, silence radio, pas l’ombre d’un communiqué. Nous resterons avec cette image insupportable d’un premier ministre inaugurant une mosquée aux côtés d’une petite fille voilée. Image insupportable de la décadence de ceux qui prétendent incarner la République. Image insupportable qui nous confirme, encore une fois, que nos valeurs se délitent sous la pression de l’islam, et que nos responsables politiques de droite comme de gauche nous trahiront, jusqu’à ce que la charia s’impose à tous. Image insupportable qui confirme, indubitablement, que notre pays est gouverné par des hommes et des femmes incapables de sauver la France du péril islamique, incapables de s’opposer à ce nouveau fascisme politico-religieux. Image insupportable d’un islam qui avance en piétinant notre identité nationale. Image aussi insupportable que celle du drapeau tricolore sur lequel ils crachent ou de la Marseillaise qu’ils sifflent en « niquant la police ». Image effrayante d’un premier ministre prêt à se plier aux exigences d’une religion conquérante dont le seul objectif est de faire disparaitre notre République laïque et de transformer le peuple de France en un peuple de dhimmis.
Brigitte Bré Bayle

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