L'imam des gendarmes se moque du devoir de réserve, et se comporte en soldat de l'islam

Dans le numéro 139 de Riposte Laïque, paru le 7 avril 2010, je m’étais intéressé à Mohamed-Ali Bouharb, capitaine-imam de la gendarmerie nationale, sorti major de la première promotion du cursus «Religion, laïcité et interculturalité» de l’Institut catholique de Paris. J’avais alors émis des réserves à son endroit, vu sa volonté d’«intégrer l’islam au sein d’une grande institution régalienne» (sic).
Je ne suis donc pas surpris d’apprendre que le sieur Bouharb s’oppose, cette fois, à toute loi qui sanctionnerait le port de la burqa : quand on milite pour imposer le halal et supprimer les boissons alcoolisées dans toutes les casernes de France, qu’on dicte la conduite à tenir lors d’obsèques musulmanes, et qu’on s’acharne à organiser, pour ses coreligionnaires, un pèlerinage militaire à La Mecque… cela ne peut pas être autrement !
En effet, l’islam est un tout : chaque épine est celle d’une seule rose, et l’on sait qu’une seule rose peut avoir beaucoup d’épines ! Qui plus est, ces épines sont retorses, car elles renvoie à une argumentation fallacieuse, contradictoire et biaisée.
Qu’on en juge !
Monsieur Bouharb estime que le débat sur le voile intégral est un dérivatif politicien, autrement dit que l’essentiel est ailleurs, notamment dans «la crise et le chômage» ! Avouons que pour un représentant de la gendarmerie nationale, prétendre que le voile intégral ne touche point à l’essence de la nation est scandaleux, car voiler ainsi les femmes, c’est voiler Marianne ! Voilà pour le fallacieux !
Monsieur Bouharb estime, en outre, que la burqa ne concerne que très peu de femmes. Or, pourquoi prendre soin de minimiser le nombre de celles qui la portent, s’il n’y a dans le voile intégral rien qui puisse contrevenir aux lois de la République ? Si la burqa relève d’une authentique valeur, c’est-à-dire d’un comportement qui pourrait s’universaliser sans contradiction, pourquoi monsieur Bouharb ne se plaint-il pas qu’un tel comportement ne concerne qu’une très petite minorité de personnes ? Voilà pour le contradictoire !

Monsieur Bouharb estime, enfin, que les gens ont le droit de s’habiller comme ils l’entendent. Ah bon ? Même s’ils décident de porter des jupes plus que mini, des jupes sur-fendues, des robes légères sans rien dessous, des vêtements transparents, des tee-shirts qui libèrent l’intégralité des seins, des pantalons qui laissent voir les fesses ? Même s’ils se couvrent d’un pagne, d’une feuille de vigne ou de peinture ? Même s’ils revêtent l’armure de nos chevaliers ou la tenue des Sioux ? Même s’ils considèrent la nudité comme le premier vêtement que nous ait offert la nature ? Et puis, qui va croire que la burqa n’est qu’un vêtement ? S’il s’agit d’un simple vêtement, pourquoi celles qui le portent disent-elles obéir à Dieu en le portant ? Qu’on le veuille ou non, la burqa est religieuse, quand bien même le Coran n’en dit rien. Serait-elle d’ailleurs une prescription coranique qu’elle ne serait pas acceptable pour autant, car le voile lui-même ne l’est pas – du moins pour une République laïque et féministe qui se respecte. Voilà pour le biaisé !
Quant à l’idée selon laquelle l’interdiction de la burqa conduirait à la «discorde culturelle» en France, c’est le type même de l’argument ethnocentriste qu’il faut absolument combattre, car ce n’est pas la loi d’interdiction qui conduirait à la «discorde culturelle», mais bien la burqa qui introduit sciemment cette «discorde» au cœur même de la France. Porter la burqa en France, c’est dire ostensiblement qu’on n’a que faire de la France, hormis la faire entrer dans l’islam. Et c’est d’ailleurs l’obsession de Mohamed-Ali Bouharb, qui doit bientôt animer une chronique sur Oumma TV, et qui, en attendant, fréquente le salon de l’UOIF, souhaite choisir des aumôniers locaux pour la gendarmerie et aspire à ce que ces derniers soient toujours plus nombreux !
Qui est donc monsieur Bouharb ? Un soldat de l’islam ! Lui-même déclare n’avoir qu’un message à délivrer : celui de sa religion, afin qu’émerge un islam «à la hauteur de sa grandeur perdue». N’y a-t-il pas là un désir avoué de «Reconquista» ? Notre capitaine n’encourage-t-il point les militaires musulmans à multiplier les requêtes communautaristes, et, par suite, à ne pas observer les lois françaises ? Plus encore : n’a-t-il pas transgressé son devoir de réserve en dénonçant, dans la presse étrangère, l’actuel débat sur le port de la burqa ? Le commandant de gendarmerie Jean-Hugues Matelly qui avait, en 2009, critiqué le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l’Intérieur, n’a-t-il pas été radié des cadres par un décret du président de la République, alors même que ses remarques ne jetaient nul discrédit sur l’Institution ? Il est vrai que Jean-Hugues Matelly avait un handicap insurmontable : il n’était pas musulman !
Maurice Vidal

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