Je pense que les Etats-Unis sont les seuls capables de défendre nos valeurs démocratiques

Dans de nombreux milieux de gauche comme de droite, il est de bon ton de rendre les Etats-Unis responsables de tous les malheurs du monde.
Il me semble que ce point de vue est totalement erroné, car quelles que puissent être les erreurs de leurs dirigeants, erreurs dues la plupart du temps à leur méconnaissance de la psychologie des cultures étrangères, le tord impardonnable des Etats-Unis est simplement d’être la plus grande puissance mondiale. Car s’il fallait condamner tous les pays dont les dirigeants font des erreurs, il n’y a pas un pays sur la planète qui en sortirait indemne ! Quant à l’accusation d’impérialisme, qui date des années 30 où l’United Fruit Company faisait la pluie et le beau temps en Amérique Centrale, elle est pour le moins anachronique.
Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis sont la plus ancienne démocratie du monde, et que bien des pays démocratiques européens, dont la France, auraient de sérieuses leçons à en recevoir en matière de liberté d’expression ! Il leur reste la tache honteuse de la peine de mort, tache partagée par d’autres pays démocratiques dont le Japon, pays où elle n’est pas combattue par de puissants mouvements d’opinion comme aux Etats-Unis.
Mais quels sont les alliés des pays démocratiques face à la vague islamiste actuelle ? L’inde a sombré dès sa création dans un état de dhimmitude dont elle aura bien du mal à se départir, si tant est qu’elle y arrive, la Chine n’est certainement pas prête à se laisser submerger mais elle a encore bien du chemin à faire, malgré tous ses efforts, avant de pouvoir revendiquer une place au sein des pays libres, et quant à la Russie, si, grâce à sa culture orthodoxe, et non à une quelconque laïcité, elle apparaît comme un bastion face à l’islam d’Asie centrale, le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne réunit pas encore les caractéristiques d’une authentique démocratie ! Restent de grands pays émergents comme le Brésil et le Mexique, mais le premier reste trop empêtré dans ses tentatives de décollage économique, et le deuxième dans son état chronique de révolution larvée, pour en faire des alliés de poids.
On reste trop attaché à l’image désastreuse de George Bush fils, qui pourtant, derrière ses déclarations tonitruantes, n’a pas été un si mauvais président, et à celle d’un Obama qui déclare que nulle loi dans son pays ne prescrit aux musulmanes les vêtements qu’elles doivent porter. Derrière ces superficialités médiatiques, c’est oublier un peu vite que le pire président américain d’après-guerre, sur le plan international, fut un défaitiste notoire que personne ne songe à critiquer de nos jours, et qui disparaît derrière des personnalités plus marquées comme Ronald Reagan, les Bush père et fils ou le premier président noir des Etats-Unis, et qui s’appelait Jimmy Carter ! Qui se souvient de son nom aujourd’hui, et qui l’associe à l’impérialisme ? C’est pourtant lui qui a apporté au monde la République Islamique d’Iran et les Khmers Rouges ! De nos jours, il est plutôt de bon ton de taper sur Richard Nixon, qui pourtant avait signé un traité de paix avec le Vietnam du Nord…

Dans le “camp” laïque, on a beau jeu de reprocher à Barack Obama son discours du Caire, mais outre que ce discours fut sans doute plus machiavélique qu’on veut bien le croire en le prenant au pied de la lettre – les vrais fanatiques de l’islam ne s’y sont pas trompés, voyant en lui un Bush bis – proposant de fait aux musulmans de rejoindre le train de la modernité, et les enjoignant de montrer au monde ce qu’ils sont capables de faire plutôt que de l’accabler de revendications, on oublie trop facilement l’existence du peuple américain. Ou alors, ce n’est que pour le caricaturer : les américains, imbéciles dont la plus haute manifestation culturelle est le barbecue, sont le dernier peuple développé du monde à croire massivement en dieu, etc. Mais on ne doit pas oublier qu’à chaque fois que les faits divers montrent les américains aux prises avec l’intolérance islamique, c’est une majorité qui se dresse pour défendre le bien commun. L’indignation des usagers et des chauffeurs de taxi lors de l’affaire de l’aéroport de Minneapolis, où les chauffeurs somaliens refusaient de charger les voyageurs en possession d’alcool ou les aveugles accompagnés de leur chien, n’en est qu’un exemple, qui s’est terminé par la victoire du bon sens et le refus du traitement particulier. Une grande majorité des américains a fini par tirer les leçons de la lutte pour les droits civiques des noirs du sud, mais la même majorité, qui reconnaît à toute personne la qualité d’être humain quelle que soit la couleur de sa peau, n’est pas prête à accepter de la même façon les revendications séparatistes et liberticides de l’islam. Aux Etats-Unis, les mots liberté, démocratie et liberté de parole sont des mots qui ne sont pas des coquilles vides pour les citoyens.
Pour défendre ces concepts précieux, de même que ceux de nation et de patrie, il n’y a plus guère qu’aux Etats-Unis qu’une majorité de citoyens est prête à donner sa vie. Qu’on en recherche l’équivalent dans nos pays européens. Qu’on recherche dans les pays européens une seule armée qui soit prête à déployer des contingents aussi importants dans des pays étrangers ! Même si dans le cas présent – l’Irak – le résultat est contestable, le fait est là. Si un jour nous avions, en Europe, besoin d’une aide militaire pour défendre ce qui reste de notre civilisation, vers quel allié partageant nos valeurs pourrions-nous nous retourner ? La Russie ? Et qu’on cesse de se focaliser sur un néo-libéralisme qui n’a jamais existé que dans l’esprit de ses détracteurs.
Voilà pourquoi lorsque je vois, même dans le camp laïque, des gens qui demandent à la France de quitter l’OTAN et de s’aligner sur Caracas, cela me fait bondir. Je pense bien au contraire que la France doit impérativement rester dans l’OTAN et même demander à celui-ci une coopération renforcée et plus efficace en matière de lutte contre le terrorisme, car l’aide militaire dont nous avons besoin actuellement, c’est celle que l’on appelle en anglais “l’intelligence”, mot que je reprends en français pour l’occasion. Seule cette option, jointe aux politiques de rigueur contre l’islam que l’on voit timidement pointer le bout de leur nez en Suisse, au Danemark, en Belgique, en Italie et en France, et peut-être aux Pays-Bas dans quelque mois, sera capable de garder à notre civilisation commune ce que Diderot, Montaigne et Benjamin Franklin lui ont apporté.
Vincent Maunoury

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